Article de Marie Maertens, publié dans la revue Balthazar (mars 2009)
« Biographie : ce que l’on remarque immédiatement chez Marine Joatton, ce sont ses formats. Grands, très grands pour des dessins puisque le papier dépasse parfois les deux mètres. Mais le motif est loin de couvrir toute la surface. Bien au contraire, le blanc de la feuille revendique une circulation, une respiration que l’on prend avant de s’attaquer au motif et d’admirer la virtuosité technique de cette artiste née en 1972 qui vit à Paris. Marine Joatton a, très tôt, mêlé les techniques, jusqu’à introduire des matières écrasées ou des vernis aux plus classiques crayons, encres ou aquarelles. Elle croquait au départ, de façon obsessionnelle, la vie enfouie des bêtes, avec une prédilection pour les taupes, ou s’attachait aux mamelles, aux poils, aux membres, aux dents… Aujourd’hui, si elle nomme encore ses œuvres « anémone », « jardin », « chien » ou « créature », elle flirte de plus en plus avec l’abstraction qu’elle manie à l’aide d’huiles. Mais toujours avec cette même fougue, ce même jeter pulsionnel qui exprime les sentiments les plus intimes. Et si l’acte est compulsif, l’interprétation exacte demeure évidemment plus retenue et plus discrète, dans une grande élégance ».